19.

 

Même s’il pensait sans cesse au trésor dont il espérait bien s’emparer, Médès ne devait pas négliger ses affaires. C’est pourquoi il tenait à rencontrer de nouveau le Libanais pour savoir si son partenaire commercial respectait ses promesses. En utilisant la procédure habituelle, il fut accueilli, tard dans la nuit, par un hôte toujours aussi jovial.

Les tables basses croulaient sous d’appétissantes pâtisseries. Médès porta à ses lèvres une coupe de vin vieux sans prononcer le moindre mot.

— Je viens de le recevoir, précisa le Libanais, et je suis heureux que vous soyez le premier à le goûter. Fabuleuse Égypte ! Un climat merveilleux, des vins incomparables, une cuisine qui vous empêche de céder au moindre régime… Ici, le plus pessimiste renonce à ses idées noires.

— Ta philosophie ne manque pas d’intérêt, mais j’aimerais savoir si nos projets deviennent réalité.

— Accordez-moi le privilège de goûter ce flan aux épices arrosé d’alcool de dattes. Selon mon pâtissier, c’est le meilleur de Memphis.

Médès ne regretta pas d’avoir cédé.

— Les Égyptiens aiment tant les meubles en cèdre que notre stock est déjà épuisé, reprit le Libanais. Une nouvelle livraison, plus importante que les précédentes, se prépare. De votre côté, pas de problème ?

— Aucun.

— Les flacons de grossesse nous parviendront dans une quinzaine de jours. D’après mon correspondant, ils surpassent, en beauté comme en solidité, tout ce qui circule sur le marché. Quant à la récolte de laudanum, c’est la plus abondante depuis une dizaine d’années, et j’en ai acquis la totalité. Mes concurrents ont été… éliminés. Résultat identique dans le domaine des huiles. Combien d’entrepôts disponibles ?

— Tu me prends de vitesse, reconnut Médès.

— Je saurai me montrer patient.

— Je dois avouer que tu m’étonnes.

— Venant de vous, c’est un compliment qui me touche, et je travaillerai d’arrache-pied pour continuer à mériter votre estime. Je n’en ai pas terminé avec les bonnes nouvelles : mon patron accepte de vous rencontrer. La prochaine nouvelle lune vous convient-elle ?

— Elle me convient. À Memphis ?

Le Libanais parut gêné.

— Non, plus au sud.

— Où exactement ?

— Près d’Abydos.

— Abydos ! C’est un territoire interdit.

— Mon patron m’a dit que vous y connaissiez un permanent. Il désire s’entretenir avec vous, votre second, Gergou, et le prêtre d’Abydos.

Médès blêmit. Qui pouvait être au courant de son alliance avec Béga ?

— Donne-moi le nom de ton patron !

— Il vous le donnera lui-même.

— Prends garde, le Libanais ! Puisque tu sais si bien qui je suis, ne me provoque pas.

— J’ai reçu des ordres stricts que je dois respecter, Médès. Comprenez-le.

— Je ne me rendrai pas à ce rendez-vous.

— Vous auriez tort de le manquer.

— Une menace ?

— Ce n’est pas mon style, voyons ! Je crois simplement que cette rencontre vous sera très bénéfique.

Médès était fou de rage. Comment ce maudit voleur osait-il le manipuler ?

— Si tu ne cesses pas immédiatement de m’espionner, je romps notre collaboration.

— Ne serait-ce pas une grave erreur, alors qu’elle promet tant ?

— Que sais-tu sur Abydos ?

— Moi ? Rien du tout.

— Mais ton patron, lui…

— Il m’a seulement demandé de vous proposer cette entrevue.

Le Libanais semblait sincère. Et si ce mystérieux supérieur était un autre prêtre d’Abydos cherchant à évincer Béga ?

— Je n’ai aucun intérêt à vous tendre un piège, ajouta son hôte, et mon employeur pas davantage.

— Je dois réfléchir.

Ne pas rester maître du jeu horripilait Médès. Mais il fallait parfois faire semblant de perdre pour gagner plus gros au coup suivant.

 

Tous les prêtres permanents d’Abydos remplissaient leur fonction dès le lever du soleil. Celui qui veillait à l’intégrité du grand corps d’Osiris s’assurait du parfait état des scellés sur la porte de son tombeau. Celui dont l’action demeurait secrète parce qu’il voyait les mystères l’assistait avant de seconder celui qui versait la libation d’eau fraîche sur les tables d’offrandes. En célébrant les ancêtres, le serviteur du ka renouait le lien avec les êtres de lumière, protecteurs d’Abydos. Et les sept musiciennes de la déesse Hathor enchantaient l’âme divine.

N’ayant nulle critique à formuler, le Chauve les convia au temple des millions d’années de Sésostris, à présent achevé. Il prit la tête de la procession et franchit le portail ouvert au centre de la paroi nord du mur d’enceinte. De là partait une chaussée menant au temple, vaste quadrilatère entouré d’une cour bordée d’un portique à quatorze colonnes sur laquelle s’ouvraient des portes de service facilitant la communication avec les réserves d’offrandes et d’objets rituels. Au-delà débutait la salle à colonnes.

Puisant de l’eau dans des bassins, le Chauve purifia les officiants un à un. Puis ils passèrent devant les statues de Pharaon et de la Grande Épouse royale qui, dans la sérénité du sanctuaire, célébraient éternellement le mystère du mariage sacré.

Au plafond du temple couvert brillaient des étoiles d’or. Sur les murs, le roi communiait avec les divinités, notamment Osiris.

Au nom du monarque, le Chauve offrit Maât à l’invisible.

— Cet édifice a été construit par Osiris à la ressemblance de la contrée de lumière, déclara-t-il. Ses piliers sont les supports du cosmos, les symboles sacrés reposent à leur juste place, le parfum de l’au-delà est présent. Que les dames de l’acacia chantent et jouent de la musique pour l’arbre de vie.

Les voix s’entrelacèrent dans une lente mélopée qui, pendant la durée de l’œuvre, fit régner l’harmonie que connaissait Abydos avant la maladie de l’acacia.

Puis il fallut revenir à la réalité.

— Seuls deux rameaux ont reverdi, rappela le Chauve. La pyramide de Dachour empêchera peut-être toute nouvelle dégradation, mais je tiens à souligner l’absolue nécessité de l’accomplissement rigoureux de nos tâches. Dans les circonstances actuelles, aucun manquement ne sera toléré.

C’était au tour de la jeune prêtresse et de Béga de desservir les autels et de répartir les offrandes entre les prêtres temporaires. Après que les divinités eurent goûté leur aspect immatériel, elles pouvaient nourrir les corps.

— Votre mission à Memphis s’est-elle bien déroulée ? demanda Béga.

— J’ai transmis au pharaon le message de notre supérieur.

— La capitale vous a-t-elle plu ?

— Une grande ville, très animée, et des temples superbes, mais je n’aimerais pas y vivre. Je lui préfère le calme d’Abydos.

— La cour royale bruisse d’intrigues et d’ambitions. Ici, le royaume trouve son équilibre réel. Préserver Abydos est le devoir essentiel du pharaon, et je suis persuadé que la construction de cette pyramide sera une étape décisive.

— Nous le souhaitons tous, Béga.

Son service achevé, la jeune femme demeura longtemps à l’intérieur du temple. De chaque bas-relief, de chaque peinture, de chaque symbole émanait une énergie qui luttait contre isefet, la tendance inéluctable à la destruction et au chaos. En créant cette demeure sacrée, Sésostris contribuait à implanter le ciel sur la terre. La prêtresse éprouvait un besoin vital de cet univers où l’abstrait devenait perceptible, où les lois divines illuminaient les sens.

Près du portail de l’enceinte, elle s’immobilisa.

À ses pieds, un énorme scarabée à la carapace brillante façonnait une sphère avec de la bouse de vache qu’il avait pétrie en tournant sur lui-même. Son œuvre accomplie, le maître potier la fit rouler avec ses pattes arrière, en progressant à reculons, de l’est vers l’ouest. Puis il enfouit la sphère dans la terre meuble.

— Pour connaître l’issue de ce travail, dit une voix grave et puissante, tu devras patienter vingt-huit jours.

La prêtresse leva les yeux et découvrit le pharaon.

— Abydos est la cité du scarabée divin, précisa Sésostris. Au terme d’une lunaison, le vieil Osiris contenu dans la sphère aura affronté l’épreuve de la mort. Si la rectitude a été respectée, la lumière sortira de la terre et il ressuscitera. Un nouveau soleil se lèvera, la vie se répandra dans tous les espaces. Combien d’êtres peuvent pressentir un tel mystère en observant cet insecte que le profane écrase si facilement sous son pied ? De longues heures de travail et de recherche te seront encore nécessaires afin de percevoir ce message. Es-tu décidée à franchir une nouvelle porte ?

— C’est mon plus cher désir, Majesté.

— As-tu conscience du péril ?

— J’ai déjà découvert tant de richesses qu’elles suffiraient à combler une existence entière. Mais renoncer à courir un risque serait une lâcheté impardonnable.

— Alors, suis-moi.

Sésostris emprunta la rampe dallée, longue de sept cents mètres, qui conduisait de son temple à son étrange demeure d’éternité. Elle aussi venait d’être achevée. En bordure du désert, non loin de la nécropole des pharaons de la Ière dynastie, elle était protégée par une enceinte et un temple d’accueil.

— Nous allons pénétrer dans la matrice stellaire, avertit le pharaon. Osiris, le créateur des rites et de la règle des temples, s’y régénère en permanence. Pourtant, un grand malheur le frappe. L’univers subit le crime et la mort, la nuit devient obscure, le jour disparaît, notre monde vacille. Veux-tu vivre cette épreuve, quoi qu’il t’en coûte ?

La jeune prêtresse hocha la tête affirmativement.

— Je t’aurai prévenue : le chemin est dangereux, les ténèbres épaisses, le cœur faible n’y résiste pas. Persistes-tu ?

— Oui, Majesté.

Dans la cour, deux puits. L’un vertical, l’autre en pente relativement douce qui permettait d’accéder à un couloir aboutissant à une salle aux parois revêtues de calcaire et au plafond imitant des rondins de bois avec une remarquable précision. En apparence, la tombe s’arrêtait là.

Mais le monarque s’engagea dans un tronçon où régnaient le quartzite, le grès et le granit. En s’imprégnant du feu particulier caché au cœur de ces pierres, la jeune prêtresse vécut les étapes de l’œuvre alchimique.

Au plafond manquaient des blocs. Utilisant cette ouverture, destinée à être bouchée, le pharaon et la prêtresse se glissèrent dans une chambre très étroite, haute de six mètres.

— Nous changeons de niveau et de monde, expliqua le souverain. Ce qui semblait clos et terminé ne l’était pas. En passant par le haut, par l’esprit sans limites, nous ouvrons la porte de la lumière cachée.

Ils s’aidèrent d’une corde afin d’atteindre un passage horizontal débouchant sur une salle semblable à celle qu’ils venaient de quitter. En descendant le long de la paroi grâce à une autre corde, ils touchèrent de nouveau le sol.

Le regard de la jeune femme avait changé. Elle voyait la clarté au cœur de la pierre.

— Nous sommes revenus au même niveau, indiqua le souverain, mais il est différent. En franchissant la porte de la matrice stellaire, tu contemples l’autre côté de la vie. Ici prennent fin les perceptions humaines. C’est pourquoi le bloc de granit de quarante tonnes que tu contemples sera dissimulé sous un revêtement de calcaire et doublé par un autre bloc. Si je voulais t’épargner, nous n’irions pas plus loin. Mais ne t’a-t-il pas été prédit que de terribles épreuves t’attendaient ? Tu peux encore modifier ton destin, à condition de ne pas dépasser cette limite.

— Je désire connaître l’invisible.

— Le prix à payer est très élevé, l’effort à fournir presque surhumain.

— N’est-ce pas la règle ? Que Votre Majesté continue à me guider.

Ils parcoururent un couloir long d’une vingtaine de mètres. Lors de la fermeture de la tombe, des blocs de granit l’obstrueraient.

Et ce fut la découverte de la chambre de résurrection, habillée de quartzite.

Un sarcophage de granit et un coffre à canopes trônaient dans la petite pièce où régnait une douce lueur.

— Le sarcophage est la barque d’Osiris, révéla Sésostris. Son couvercle l’occultera aux yeux des humains et des génies destructeurs, et il voguera en paix dans les paradis. En correspondance avec les quatre fils d’Horus chargés de poursuivre l’œuvre de leur père Osiris, les quatre vases canopes seront dissimulés dans les murs de cette chambre. Descendant de Râ, Osiris a façonné la lumière en sortant de sa mère Ciel. De son corps naquit la création. Aussi réside-t-il dans toutes les provinces et dans tous les sanctuaires. Il est heureux de l’aimer, car il protège les justes de voix et les ressuscités. Puisque tu veux le connaître, monte dans sa barque.

Elle hésita.

Ce que proposait le roi était inconcevable. Comment, de son vivant, entreprendre un tel voyage ?

Mais rien ne la ferait reculer.

Aussi, en prenant appui sur le bras du monarque, enjamba-t-elle la paroi du sarcophage et s’allongea-t-elle à l’intérieur, les yeux vers le ciel de pierre.

— Vois, voyage et connais, ordonna la voix grave de Sésostris, dont les résonances semblèrent ne jamais s’éteindre. Alors, tu perceras le plus grand secret de l’Égypte : l’être initié aux mystères d’Osiris peut revenir de la mort.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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